Inflation et précarité à Genève

A Genève, chaque semaine quelques 14'000 personnes ont demandé de l’aide alimentaire en 2022, contre 12'000 en 2021 soit une augmentation de presque 17% en une seule année.
La fondation Partage a distribué 10'000 cabas de plus en mars 2023 par rapport au mois de mars 2022.
Selon le directeur de la fondation Partage, M. Marc Nobs, 2022 a été marqué par une diminution continue des récoltes grâce aux efforts effectués par les entreprises partenaires pour réduire leur quantité d’invendus et une augmentation continue des besoins…Parmi les personnes les plus touchées, certaines sont les personnes « hors radar » ayant émergé avec la vague de Covid-19 et aussi par de nombreuses personnes les plus affectées par l’inflation.

De plus, les prévisions conjoncturelles établies par le SECO indiquent que la croissance de l’économie suisse en 2023 est nettement inférieure à la moyenne (1)
En Suisse, l’inflation devrait aussi rester relativement élevée pour le moment, et atteindre 2,4 % en 2023. La consommation privée devrait enregistrer une hausse modérée durant les trimestres à venir, stimulée par la bonne tenue du marché du travail et l’augmentation des salaires nominaux. Vu la situation générale, l’augmentation des investissements devrait être inférieure à la moyenne.

Dans ce contexte, le Groupe d’experts table sur une croissance de 1,1 % de l’économie suisse en 2023 (projections de décembre: 1,0 %). La croissance serait donc nettement inférieure à la moyenne, mais l’économie suisse n’entrerait pas en récession. Tout comme dans ses prévisions précédentes, le Groupe d’experts postule qu’il n’y aura pas de pénurie d’énergie entraînant des arrêts de production généralisés l’hiver prochain (2023/2024). Dans le même temps, les prix du gaz et de l’électricité devraient rester élevés en comparaison historique. 

La situation actuelle à Genève (2)  montre que le renchérissement reste élevé. Les prix à la consommation repartent à la hausse en janvier et février. Dans le canton de Genève, la variation annuelle atteint 3,1 % en février 2023, contre 2,6 % en novembre dernier.

Dans ce contexte, on pourrait se poser la question de la marche des affaires dans le canton. Selon l’office cantonale de la statistique, elle s’améliore dans les entreprises en début d’année.

Encore jugée satisfaisante en fin d’année 2022, la situation des affaires dans l’industrie devient bonne depuis le mois de janvier. En février, les chefs d’entreprise tablent sur une amélioration à court comme à moyen terme.

Au cours des trois derniers mois, la marche des affaires s’améliore également dans les services financiers. Elle est considérée comme bonne en février. De plus, les financiers de la place sont plutôt optimistes quant à l’évolution pour les prochains mois.
   
Au quatrième trimestre 2022, les hôtels genevois enregistrent un nombre de nuitées particulièrement élevé, représentant même un record pour un quatrième trimestre. Il dépasse ainsi de 6 % celui du quatrième trimestre 2019, soit avant le début de la pandémie. Les hôteliers s’attendent à une poursuite de la hausse au début 2023.

En février, dans la construction, la marche des affaires est bonne tant dans le gros œuvre que dans le second œuvre. Mais les avis divergent en termes de perspectives : elles sont pessimistes dans le gros œuvre, mais favorables dans le second œuvre.

Sur le marché immobilier, au quatrième trimestre 2022, la situation est considérée comme bonne. De plus, à un horizon de douze mois, la confiance est de mise parmi les professionnels de la branche.
En février, la situation des affaires dans le commerce de détail reste franchement bonne, notamment dans l’alimentaire. Pour les trois à six prochains mois, les perspectives sont plutôt favorables dans l’ensemble de la branche.

Dans la restauration, la situation des affaires demeure maussade en janvier. Toutefois, au quatrième trimestre 2022, le volume des ventes et le chiffre d’affaires se sont accrus par rapport au trimestre correspondant de 2021. Les restaurateurs escomptent une amélioration de la marche de leurs affaires au cours du premier semestre.

Considérée comme juste satisfaisante au trimestre précédent, la situation des affaires dans les autres branches des services – qui groupent un grand nombre d’entreprises et d’emplois dans le canton – s’améliore en janvier. Elle est considérée comme bonne. En outre, les perspectives formulées pour les six prochains mois sont positives.

L’emploi continue de s’accroître à un rythme élevé au quatrième trimestre 2022: + 0,7 % par rapport au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année, la progression de l’emploi est ainsi marquée: à fin 2022, le nombre d’emplois est supérieur de 3,3 % au total enregistré une année plus tôt. Selon l’indicateur avancé de l’emploi, l’expansion devrait se poursuivre au début 2023.


A lire les ces deux sources d’information, il semblerait que le canton de Genève connaisse une situation paradoxale. D’un côté, une souffrance en forte augmentation et de l’autre une situation économique accommodante.
Est-ce que Genève connait des inégalités et des écarts sociaux grandissants et quel rôle peut jouer la prévoyance individuelle et professionnelle dans ce contexte contradictoire et fragile?


Pour les individus, sans devoir se lier à des montants trop élevés, il s’agit de conserver en tout temps la capacité financière de pouvoir financer un 3eme pilier, que ce soit un 3A, voire un 3ème pilier B. Cette approche assure d’une part que des prestations en cas d’invalidité et de décès fondent un socle de sécurité permanent même en cas de changement d’employeur ou d’événements inattendus. Mais surtout il permet de créer une épargne volontaire permettant non seulement d’éviter un endettement, mais aussi il permet d’améliorer sensiblement la situation financière individuelle.

A noter que Genève est l’un des deux seuls cantons en Suisse à proposer des avantages fiscaux lors de la conclusion d’une police 3ème pilier B qui vient s’ajouter aux déductions du 3ème pilier A et forcément également aux déductions liées à toutes les autres contributions au 1er et au 2ème pilier. (3)

Il s’agit également pour les individus de commencer dès le plus jeune âge lors de la réception du premier salaire de participer à sa propre indépendance financière en se constituant une épargne défiscalisée ou non. Même si les premiers montants de contribution sont relativement faibles, ils porteront plus de prospérité qu’un montant bien plus élevé mais effectué à un âge plus avancé. D’ailleurs, le montant des contributions peut facilement être adapté à la situation financière de chaque individu en fonction des capacités financières individuelles.

Pour les patrons, entrepreneurs et les entreprises, il est judicieux de considérer voire de reconsidérer la caisse de pension de l’entreprise. En effet, trop souvent la caisse de pension est vue comme un « centre de coûts » alors qu’il représente en réalité une opportunité unique puisqu’il s’agit en fait d’un « centre de profit ». En effet, plus de 90% des cotisations sont attribuées à l’épargne entièrement défiscalisée de chaque individu et donc des employeurs également.

1. Prévisions conjoncturelles : la croissance de l’économie suisse en 2023 est nettement inférieure à la moyenne (admin.ch)
2. Malgré le ralentissement conjoncturel, la confiance reste de mise dans le canton de Genève en début d'année (Office Cantonal des Statistiques de Genève)
3. Site d’information sur la Prévoyance, LPP et caisse de pension https://55plus.ch/

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